Pierre Brunet, 19 ans, ébéniste à Meythet

Certifié Haut-Savoyard vous emmène à la rencontre de Pierre Brunet. Minutie, patience, goût du travail bien fait, curiosité… Il nous raconte sa vision déjà riche de son métier d’ébéniste, a seulement 19 ans. Vous verrez, c’est une belle histoire d’héritage et de transmission 🙂

Pierre, vous pouvez nous raconter votre parcours jusqu’ici ?

A 15 ans, je suis parti étudier à l’Institut Européen de Formation des Compagnons du Tour de France dans le Jura à Mouchard. J’ai suivi un CAP ébéniste en alternance, puis j’ai continué avec un Brevet des Métiers d’Arts (ndlr : Le BMA est un diplôme accessible après 3 années d’études à compter de la 3ème ou la 2nde). J’étais 50% en entreprise / 50% à l’Institut. J’ai beaucoup bougé pendant mon Tour de France : Mouchard, Grenoble, l’Allemagne, Lyon, Aubenas, Annecy… et j’ai travaillé de manière variée : agencement, escalier courbe, chez un gros acteur du BTP, chez un petit artisan…

Et aujourd’hui ?

Là je prépare le BTMS à Mouchard, c’est le Brevet Technique des Métiers du Supérieur (ndlr : équivalent à un bac+2 comme le BTS). En parallèle, je travaille chez Technics d’Agencement. L’entreprise fabrique des agencements de luxe pour les professionnels et les particuliers. Les clients, ce sont des grandes boutiques, par exemple Hermès, Dior, Chanel, Harrods… Pour l’instant, je travaille sur des petites tâches très particulières, ensuite vraiment sur des chantiers. Et en novembre, je devrais passer mes vendredi en Bureau d’Études. Et puis j’ai un maître d’apprentissage. Il m’apprend beaucoup de techniques et de savoir-faire. Il est toujours à l’écoute. Quand j’ai une question, il a une solution à tout. Techniquement, c’est super agréable de pouvoir compter sur quelqu’un ! Ce qui me plaît dans le métier, c’est la finesse des gestes, le travail du bois, la conception de meubles… et puis dessiner ce que j’ai envie sur papier. Je fais aussi des plans techniques sur ordinateur sur autocad ou solidworks. Bouger, je trouve ça aussi passionnant.

Petit, vous vouliez faire quoi ?

Depuis tout petit, j’ai beaucoup travaillé pour le plaisir avec mon grand-père en ébénisterie. C’était un grand amateur du travail du bois. Il a hérité ça de mon arrière-grand-père qui avait une grande entreprise dans le secteur. A l’époque, je faisais beaucoup de guitare. Je voulais faire luthier ! Ca nécessitait un diplôme dans le bois… J’ai commencé à avoir envie de voyager alors j’ai rejoins les Compagnons du Tour de France.

Vous diriez qu’un ébéniste est… un artisan ou un artiste ?

Ca dépend des ébénistes et comment il voit les choses. Certains se qualifient d’artistes parce qu’ils ont une démarche avec une pièce d’art. Mais il faut arriver à un savoir-faire et à se faire un nom pour ça.

On parle des Worldskills ! Vous avez gagné les sélections régionales…

Oui, j’ai gagné les sélections régionales Worldskills en Juin. Je suis médaillé d’or de la région AURA en ébénisterie. Au départ, je n’aime pas la compétition. C’est purement le travail à la main qui m’intéresse et je voulais m’améliorer sur la rapidité et la qualité du geste. C’est pour ça que j’ai participé aux Wordlskills. Devenir le plus irréprochable possible. Je cherche la rigueur. Je suis donc en présélection nationale. On est 13 ébénistes en France. Les 5 meilleurs accéderont à la finale nationale à Lyon, initialement prévue en décembre. C’est finalement reporté en 2021.

Vous recommanderiez à des amis de travailler dans le BTP ?

Dans le BTP, les gens ont un bon esprit, ce sont de « bonnes pâtes ». Certains métiers sont plus difficiles que d’autres. En tout cas, un gros conseil pour réussir dans l’ébénisterie, soyez acharné. Vous devez tout connaitre, être éponge pour recevoir, bref être bon quoi.

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